Armand Lavergne. Une fierté française ignorée aujourd’hui, écrit par Paul Daoust, est publié par Raymond Giroux, éditeur, un citoyen de Saint-Hippolyte.
Armand Lavergne (1880-1935), père de la loi Lavergne de 1910, esquisse de la loi 101, est le Camille Laurin (1922-1999) du début du XXe siècle. Ils sont deux grands défenseurs de la langue française! Lavergne est l’ancêtre du Bloc Québécois, car il y a 100 ans, il défendait les mêmes objectifs. La rigueur de ces deux militants de la langue et surtout de la grande culture française a contribué à empêcher leur disparition en Amérique.
Rendre l’histoire vivante
Paul Daoust nous dépeint sans concession ce grand patriote dans cet essai biographique. Un livre instructif, qui rend notre belle histoire nationale vivante, comme le film de Félix Rose La bataille de Saint-Léonard. Il raconte une étape de notre combat pour la survivance en Amérique, chère à Lionel Groulx. L’auteur nous informe : « Armand Lavergne comme avocat, mais surtout comme député, a livré une lutte acharnée pour ce qui a été la cause sacrée de toute sa carrière ».
Député à Ottawa puis à Québec, il parcourt le pays pour défendre la langue française. Sur la scène politique, après quatre tentatives, ce n’est qu’en 1910 qu’il obligea le gouvernement de Lomer Gouin à promulguer « la loi Lavergne », parce qu’appuyée par une pétition des Jeunes nationalistes, signée par plus d’un demi-million de Québécois. Cette loi obligeait, sous peine de sanctions, les entreprises de services publics à publier en français et en anglais les documents destinés à leurs clients, dont les billets pour monter dans un tramway. Fait à noter, le député Adélard Turgeon (1863-1930), président de la SSJB de Québec, vota contre cette loi.
Le français dans les écoles publiques
Rappelons qu’en ce début du XXe siècle, les gouvernements des provinces du Canada votaient des lois pour le définancement public des écoles francophones. Lavergne s’associa à toutes les luttes des communautés francophones à travers le Canada. Il dut se battre contre « le professeur Fallon, un prêtre irlandais (catholique) qui sera un futur apôtre du Règlement 17interdisant l’usage du français comme langue d’enseignement dans toutes les écoles publiques de l’Ontario, en 1912». Toutefois, il faut mentionner, comme nous l’apprend Paul Daoust, que Lionel Groulx et « le père Charles Charlebois, énergique fondateur du quotidien Le Droit » s’opposaient au Règlement 17. Ce qui créa « tout un esclandre ». L’église catholique, avec Mgr Francis Bourne, délégué du pape, défendait la vision anglaise. De quel côté était Dieu? L’auteur ne nous informe pas!
L’auteur Paul Daoust
Lavergne ce grand patriote, ignoré, Paul Daoust nous le fait connaître. La lecture de son livre est agréable. Il se lit comme un roman. Daoust détient deux doctorats en éducation et en linguistique. Enseignant retraité, il a consacré de nombreuses heures de recherche pour nous faire connaître ce personnage du début du XXe siècle. Un prochain article vous en apprendra plus sur les péripéties de la vie tumultueuse d’Armand Lavergne.
L’éditeur Raymond Giroux
Raymond Giroux, éditeur, habitant Saint-Hippolyte, a publié ce livre. Je considère que son travail constitue un honneur pour Saint-Hippolyte. Il est aussi bénévole à Pallia-Vie depuis belle lurette. Il a été finaliste 2024 pour le Prix Passion de Culture Laurentides. C’est l’Imprimerie des Basses-Laurentides, de Prévost, qui a imprimé ce livre. Un beau cadeau de Noël, pour ceux qui aiment notre histoire nationale. On peut se le procurer chez l’éditeur, tél. : 450-563-9995 raymondgirouxediteur@gmail.com ou à la Librairie Arlequin de Saint-Sauveur et à la Librairie Sainte-Thérèse de Sainte-Thérèse.