L’urgence d’agir face à la fermeture des boutiques de vrac! Convaincue que nous avancions dans la bonne direction en matière de consommation responsable et de réduction des déchets, j’ai été surprise et alarmée d’apprendre que plusieurs boutiques de vrac ferment depuis quelques années. Un constat préoccupant!
« C’est assez inquiétant. C’est un recul par rapport à 2017-2019, où il y avait un gros engouement », faisait remarquer la coordonnatrice de l’Association québécoise zéro déchet, Laure Mabileau, dans un article de Catherine Paradis, Radio-Canada.1 Mme Mabileau croit que la pandémie a fait peur aux consommateurs. Elle estime surtout que les gens ont perdu confiance, car la crise climatique n’a pas été traitée avec le même sérieux et la même urgence que la COVID-19.
L’impact de la pandémie
Le contraste notable entre l’attention et les ressources accordées à cette crise sanitaire et celles dédiées à l’environnement a entraîné une forme de découragement chez les personnes engagées dans le milieu zéro déchet. La pandémie et les mesures sanitaires qui l’ont accompagnée ont fortement impacté les commerces proposant des produits en vrac. Alors que la province limitait les interactions et réduisait les sorties au minimum, les épiceries zéro déchet, avec leurs pratiques nécessitant de multiples manipulations, ont perdu une partie de leur clientèle.2 Plusieurs ont dû fermer leurs portes.
Pas une mode, une philosophie de vie
Le zéro déchet est parfois perçu comme une mode ou une tendance. Pourtant, ses principes sont basés sur une véritable urgence : protéger l’environnement des pratiques néfastes. Cela inclut le gaspillage des ressources, la surconsommation et la pollution croissante; des actions sont essentielles pour assurer un avenir durable aux générations futures. Ainsi, adopter une démarche zéro déchet n’est pas seulement un choix personnel, mais un engagement collectif. Cette pratique devrait plutôt être considérée comme une philosophie de vie et un engagement à long terme, offrant des bénéfices tant pour la santé de la planète que pour celle de ses habitants, c’est-à-dire nous!
Un avenir incertain
En 2023, on écrivait que les épiceries zéro déchet commençaient à sortir la tête de l’eau. Pourtant, les fermetures continuent. Saguenay–Lac-Saint-Jean, Québec, Gaspésie, Laurentides, Montérégie… Pire, « plusieurs magasins ont aussi cessé d’offrir des produits en vrac ou d’accepter les récipients apportés par les clients3 ». Une initiative québécoise, Le Circuit zéro déchet, a également mis fin à ses activités. Il s’agissait d’un répertoire en ligne recensant les commerces et services proposant des options écologiques, comme des marchandises non emballées, des alternatives réutilisables ou des services de réparation. Environ 80 de ces établissements ont fermé dans la dernière année.
Un geste simple et bénéfique
Éviter le suremballage est une pratique simple et efficace pour contribuer à un avenir plus durable. Cette démarche permet non seulement de réduire le volume de déchets, mais elle aide également à minimiser l’impact environnemental lié à la production de ces matériaux. Les boutiques zéro déchet représentent un moyen facile d’encourager cette initiative et nous procurent plusieurs bénéfices :
- Opter pour des choix alimentaires plus sains: les produits emballés contiennent souvent des additifs et des agents de conservation qui modifient la composition des aliments, les rendant moins nutritifs. De plus, ces ingrédients peuvent provoquer des réactions allergiques et contribuer à des problèmes de santé à long terme.
- Moins de perte et de gaspillage: on achète seulement la quantité dont on a besoin.
- Créer des liens avec les gens de notre communauté: les boutiques de vrac offrent une expérience d’achat unique et personnalisée et favorisent des interactions authentiques entre clients et commerçants. Les propriétaires et employés, passionnés par leur mission, prennent le temps de partager des conseils, d’expliquer les avantages des produits ou de suggérer des alternatives, selon nos besoins.
En résumé
Le zéro déchet nous invite à repenser notre relation aux ressources et à favoriser la réutilisation, la réparation et la réduction des déchets à la source. Les boutiques de vrac facilitent cette transition; c’est une approche proactive. Il ne s’agit pas d’atteindre une perfection irréaliste, mais de prendre conscience des impacts de nos modes de consommation sur la planète. Je crois qu’en intégrant des pratiques plus réfléchies et responsables dans notre quotidien, nous contribuons à l’ouverture de nouveaux commerces plutôt que leur fermeture, et que nous avançons ainsi vers un avenir prometteur. Notre espèce est faite pour évoluer, et non régresser!
- ici.radio-canada.ca/nouvelle/2039705/epicerie-zero-dechet-fermeture
- ledevoir.com/plaisirs/alimentation/778342/zero-dechet-mais-bien-des-embuches
3. ledevoir.com/societe/666684/environnement-la-detresse-des-epiceries-zero-dechet