Duo Vivo : deux violons fusionnels

En ce beau dimanche après-midi de fin février, à la douceur annonciatrice d’un printemps à l’horizon, le couple de jeunes musiciens de Duo Vivo, Roxanne Sicard et Richard Zheng, nous a offert une prestation musicale de haute qualité. Maniant l’humour tout aussi bien que l’archet, leurs présentations des pièces au programme suscitaient rires et sourires, émaillées d’allusions à leur vie commune. Les œuvres qu’ils nous ont offertes s’étendaient du 18e siècle au siècle actuel.

 

Sonates et vieux airs de danse

Le second morceau nous plonge dans le siècle des Lumières avec une sonate de Jean-Marie Leclair, un violoniste fort réputé à son époque. Deux mouvements allègrement menés encadrent un largo plus calme et tempéré. Peu après, trois vieux airs de danse viennois, composés par Fritz Kreisler, ont célébré l’amour en teintes plaisir ou chagrin, ou la beauté nuptiale du romarin. Ensuite, les complices du violon nous ont proposé la pièce de résistance du programme, une sonate de Prokofiev, en quatre mouvements, alternant entre phrasé adouci et expression plus vive, où la virtuosité ne craint pas de se manifester. En avant-dernier, Les Amants papillons, la version chinoise de Roméo et Juliette, nous a laissé entrevoir le drame des amants maudits, poursuivis par leur destin et transformés en papillons par-delà la mort.

 

Des violons de haute réputation

Les musiciens nous ont présenté leurs instruments, de haute réputation et fabriqués par des luthiers célèbres en Italie du Nord, la famille Amati à Crémone et Bologne, et en Italie du sud, la famille Gagliano à Naples. Le violon napolitain de Roxanne a vu le jour en 1771, et le bolognais de Richard en 1723. Au dire des artistes, les deux instruments savent si bien dialoguer, car ils parlent la même langue. Les violons parfois…, souvent ou toujours savent, tantôt nous émouvoir, tantôt nous entraîner dans leur mouvement et leur musicalité. Bref, un spectacle… « bow » à l’ouïe…!

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