Ce mot a presque disparu de notre vocabulaire et pourtant il existe probablement sous d’autres formes. Bien veiller sur autrui, lui accorder un regard affectueux, s’ouvrir à l’autre, non simplement à leurs forces, mais aussi à leurs faiblesses font
encore partie de notre quotidien. Tenter de chérir autrui, de le protéger n’est pas disparu de nos sociétés qu’on prétend pourtant individualistes et égoïstes. Cela est peut-être vrai, mais il n’en demeure pas moins que nous nous attachons souvent à aider l’autre, surtout lorsqu’il traverse des moments où il a besoin de notre aide.

 

La bienveillance ressemble selon moi à une mère ou un père, penché sur le berceau de son enfant en larmes et qui le prend dans ses bras pour l’entourer de câlins qui effaceront ses pleurs. Veiller au bonheur d’autrui, tenter aussi d’être à l’écoute de l’autre, s’attrister de la détresse des nombreux humains qui vivent dans la rue ou dans des pays où des drames se succèdent sans arrêt. Tout cela n’est-il pas le véritable visage de notre besoin de bien veiller sur l’autre? Être bienveillant, c’est être sensible aux émotions d’autrui, c’est aussi désirer que les humains ne se fassent plus la guerre, qu’ils s’attachent à la compréhension de l’autre pour mieux savoir comment bien veiller sur lui.

 

Mais comme l’a écrit le poète Aragon « c’est un rêve modeste et fou, il m’aurait mieux valu le taire, vous me mettrez avec en terre, comme une étoile au fond d’un trou ».