La Cage Aux Folles en version québécoise

Jusqu’au 16 novembre, le Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis présente l’incontournable comédie La Cage aux Folles en supplémentaires.

Lors de la soirée médiatique du 8 octobre, de nombreuses personnalités ont foulé le tapis rose pour l’occasion. Une ambiance festive s’est instaurée et ce, dès que les portes du théâtre furent traversées.

Il y a 50 ans…

Ce classique que Jean Poiret créa en 1973 a obtenu un vif succès au théâtre du Palais Royal à Paris. Dans les rôles principaux, on y retrouvait le couple d’homosexuels Jean Poiret dans celui de Georges et Michel Serrault qui incarnait Albin. Ils sont propriétaires du club de nuit La Cage aux Folles. Georges a eu un fils nommé Laurent, d’un précédent mariage. Ce dernier souhaite présenter sa fiancée à son père en organisant un souper. Les parents de sa dulcinée ayant des idées très arrêtées, ils devront conjuguer avec le mode de vie inhabituel des futurs beaux-parents de leur fille.

 

Dans les rôles de…

Présentée par les Productions Paul

Dupont-Hébert, l’histoire n’a pas changé, mais elle est mise au goût du jour avec des artistes incroyables ! Parmi eux on retrouve Marcel

Leboeuf (Georges), Alex Perron (Albin), Stéphan Allard et Geneviève Brouillette (M. et Mme Dieulafoi), Annie Brocoli (Simone) et plusieurs autres. Pour cette première et, afin de bien s’imprégner de ce milieu où les plumes, paillettes et talons vertigineux sont omniprésents, les Drag queens Rainbow, Michel Dorion, Tracy Trash et Nana invitent les gens avant la pièce et lors de l’entracte, à les voir évoluer et à les rencontrer. La remarquable mise en scène, signée Joël Legendre, permet un regard nouveau sur cette création. L’adaptation québécoise revient à Sylvain Larocque ainsi qu’à Joël. La salle aux allures de music-hall apporte un cachet rappelant de beaux souvenirs, bien avant l’époque des discothèques. Les magnifiques costumes portent la griffe du créateur Michel Robidas.

 

Place à la mouture québécoise

L’action se déroule en 1978 au cœur du village gai montréalais, alors qu’Albin se prépare pour son spectacle. Comme dans la pièce originale, il a des caprices de vedette. Georges essaie de tempérer les choses, mais il est parfois distrait par Jacob (Timothée Galais-Bayonne) qui est impayable dans son rôle de domestique. Alex emprunte un timbre de voix sans pareil afin de personnifier Albin. Sa gestuelle est convaincante et ses répliques ont juste ce qu’il faut de mordant pour déclencher les rires parmi le public. Quant à Marcel Leboeuf, il est épatant en Georges et il sait exactement comment déstabiliser Albin pour notre plus grande joie. On ne peut passer sous silence le classique moment où Albin tartine une biscotte et que celle-ci se brise en minuscules morceaux. Suite à ce constat, il émet des sons aigus qui nous démontrent sa frustration. Georges s’improvise ministre de la Culture afin de tromper M. et Mme Dieulafoi, les parents de Muriel (Delphine Morissette), la fiancée de son fils Laurent. Quand Simone l’ex-épouse de Georges, revient dans le décor, cela déçoit Albin et il usera de stratagèmes, afin de les persuader que c’est lui en fait la vraie maman de Laurent. Les apparitions de Jacob ne passent pas inaperçues. Celui qui l’incarne déclenche à lui seul l’hilarité parmi les spectateurs par sa façon exagérée de bouger, par ses mimiques, etc.

 

Une production à ne pas manquer

Au retour de l’entracte, les drag queens dansent sur la musique de Macho Man du groupe Village People. Une belle idée que ces personnages loin du machisme s’expriment sur ce qui est à leur opposé. Après plusieurs situations tantôt loufoques, tantôt touchantes, le jeune couple de Laurent et Muriel finira par gagner sa cause. Du début à la fin de cette présentation, aucun temps mort n’est perçu. Toute la distribution nous ravit par son talent et son impeccable performance. Afin de bien clore cette représentation, tous les comédiens et comédiennes arrivent métamorphosés en drag queen et ils nous offrent une prestation sur une musique de Charleston. Cette danse provient de l’ère du jazz et du swing issue des années 20 et fut très populaire. On ne peut qu’applaudir très fort l’ensemble des acteurs et c’est ce que l’auditoire fait durant de nombreuses minutes. Aussi léger qu’une plume, un brin de folie subsistera au-delà de ce cabaret et c’est le sourire aux lèvres et la musique dans les oreilles que les gens quittent cette Cage aux Folles.

Pour infos : espacestdenis.com ou lacageauxfolles.com