Ces plantes possèdent des fleurs irrégulières. Cela ne présuppose pas qu’elles ne sont pas belles. Bien au contraire! Dans le cas de la Vesce jargeau, on dirait des soies de brosses à dents! Chez la Luzerne cultivée, tout porte à croire que ce sont de petites virgules de couleur bleue qui se sont assemblées pour faire une boule fleurie… Ces plantes, de pleine lumière, sont partout présentes et en pleine floraison durant l’été. Le long des chemins de campagne, il n’est pas rare de voir apparaître des plants de mélilots, de Luzerne cultivée et également de Gesse à feuilles larges. C’est cette dernière qui fera l’objet de ma chronique.

Pois vivace
La Gesse à feuilles larges porte aussi le nom de Pois vivace. C’est une plante ornementale qui s’échappe souvent des plates-bandes pour s’implanter ailleurs notamment le long de nos routes. Cette plante possède des feuilles divisées en deux folioles. Les feuilles sont entières et oblongues et se terminent par des vrilles. Les fleurs sont d’une pure beauté : on dirait de petits sacs rosés ou pourpres disposés en grappes et munis de longs pédoncules.

Une plante grimpante
La tige est volubile et s’accroche aux clôtures comme aux autres végétaux qui s’adonnent à être sur son parcours. Même si la Gesse à feuilles larges est ornée de gousses à la fin de sa floraison, cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles sont comestibles. En effet, il faut s’abstenir de manger ces pois, car ils ont la réputation d’être toxiques.

Du mutualisme efficace
Des bactéries du genre Rhizobium, capables de fixer l’azote de l’atmosphère, vivent en symbiose avec les Légumineuses. Ces bactéries provoquent la formation de nodules sur les racines des plantes de cette famille en pénétrant par les poils absorbants. La plante fournit donc les sucres et l’énergie dérivant de la photosynthèse non seulement pour elle, mais aussi pour ses bactéries, et bénéficie en retour des acides aminés et des produits azotés qui sont usinés par le Rhizobium. On dit qu’annuellement, la fixation d’azote par les bactéries nitrifiantes s’élève à 300 kg à l’hectare. Ces éléments azotés se retrouvent alors dans les récoltes, mais aussi dans le sol. L’azote sera alors assimilable pour d’autres végétaux lors des cultures subséquentes.

Coopérer pour mieux vivre
Ce mutualisme entre deux vivants bien différents n’est pas rare dans la nature. La coopération, l’échange réciproque sont des modes de fonctionnement naturels que l’on gagne à découvrir. Pensons seulement aux insectes butineurs et aux fleurs que ceux-ci visitent dans une journée, durant une saison. Pourquoi ne pas faire ici référence aux espèces de trèfles, essentiels dans la production de miel, si prisé des humains.

jpfabien@journal-le-sentier.ca

Photo: Jean-Pierre Fabien, Aquarelle: Diane Coüet