L’unifolié du Canada fête fièrement ses 60 ans en cette année 2025. « Le drapeau national est, au pays comme à l’étranger, l’un des symboles les plus saisissants et reconnaissables du Canada. »1
En 1892 le Red Ensign devient le pavillon officiel sur les navires canadiens, mais il continue d’être hissé à terre comme non officiel. C’est en 1921, que le roi George V concède pour le Canada des nouvelles armoiries officielles et les couleurs rouge et blanc. La version du Red Ensign de 1957 est la dernière à évoquer l’Union Jack jusqu’en 1965 où l’unifolié devient le drapeau national du pays.
De l’Union Jack au Red Ensign
Avant l’adoption de notre drapeau national actuel, différents drapeaux sont déployés au Canada. Les colons affichent les drapeaux de leur mère patrie, comme ceux de la France (dont plusieurs arborent la fleur de lys) et de l’Empire britannique (Union Jack) utilisé alors en Amérique du Nord. En 1922, le Canada déploie Le Red Ensign qui arbore l’écu officiel des armoiries du Canada. L’écu est modifié à plusieurs occasions pour inclure les armoiries des provinces au fur et à mesure que celles-ci font leur entrée dans la Confédération. En 1957, la dernière modification, où des feuilles d’érable passent du vert au rouge, est la version qui représente le Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, et ce, jusqu’en 1965.
Le Red Ensign, sur lequel se trouve également l’Union Jack, semble être le drapeau d’une nation envahissante et au début du XXe siècle, bon nombre de Canadiens souhaitent avoir un drapeau national distinctif et unique. En 1925, et une nouvelle fois en 1946, on tente de se pencher sur de possibles concepts et modèles. À chaque occasion, le premier ministre William Lyon Mackenzie King reporte le projet et choisit de garder l’Union Jack comme drapeau national officiel, car de nombreux citoyens sont encore attachés à leur héritage britannique. Le Red Ensign continue tout de même de flotter sur les édifices gouvernementaux.
La promesse de Lester B. Pearson
En 1960, Lester B. Pearson, alors chef de l’opposition, déclare qu’il est déterminé à résoudre ce qu’il appelait « le problème du drapeau ». Il veut que le Canada prenne sa place en tant que pays indépendant. En 1963, élu premier ministre, il promet l’adoption d’un nouveau drapeau national, à temps pour les célébrations du centenaire du Canada en 1967. En 1964, le « fanion de Pearson », développé par Alan Beddoe, artiste et expert en héraldique, est présenté aux députés. En opposition, on forme le « comité sur le drapeau », composé de 15 membres, qui se voit accorder six semaines pour recommander un drapeau national. S’en suivent des débats enflammés : ceux qui souhaitent conserver les emblèmes de son histoire coloniale et ceux qui veulent adopter des symboles distincts.
Trois concepts sont retenus après en avoir examiné quelques milliers
Accepté, approuvé et proclamé
Le modèle « feuille d’érable sur fond blanc bordé de deux bandes latérales rouges », accepté le 22 octobre 1964 par le comité du drapeau, et quelques mois plus tard, approuvé par la Chambre des communes et le Sénat, sera le nouveau drapeau national du Canada.
1965 : Un nouveau symbole national est hissé
Le 28 janvier 1965, le nouveau drapeau est rendu officiel par proclamation de la reine Elizabeth II. Le 15 février de la même année, il est inauguré sur la colline du Parlement. À midi sonnant, on abaisse le Red Ensign et on hisse le nouveau drapeau national. En 1967, année du centenaire du Canada, l’unifolié est présenté avec fierté au monde entier à l’occasion de l’Expo 67.
Le fanion de Pearson
L’Union Jack et la bannière de France encadrant une feuille d’érable.
La feuille d’érable à 13 pointes (plus tard à 11 pointes), concept de George Stanley.