Le Harfang des neiges est un oiseau de proie de grande taille qui niche dans la toundra arctique, sur les îles Ellesmere et dans l’Ungava. Dans ces contrées inhospitalières, où les arbres sont absents ou rabougris et le sol creusé de dépressions ou surélevé de monticules, le harfang y établit son territoire. C’est en mai que commencent la pariade amoureuse et le choix d’un emplacement pour le nid. Le mâle exerce un guet inlassable lorsque la femelle couve les œufs.

 

Nombre d’œufs pondus qui dépend de la quantité de nourriture

En fonction de la nourriture disponible, le nombre d’œufs pondus variera. Se nourrissant principalement de rongeurs nordiques appelés lemmings, si le cycle de développement de ces petits mammifères est au plus bas, le harfang pourra ne pondre que deux ou trois œufs. Par contre, lorsque ces petits rongeurs abondent, la femelle harfang pourra couver une douzaine d’œufs!

 

Un défenseur farouche

Le mâle s’occupera de nourrir les jeunes lorsque ces derniers naîtront. Il défend farouchement son territoire et peut même s’en prendre au Renard arctique qui tenterait de s’approcher d’un oisillon. Ce n’est qu’à l’âge de 50 jours que les petits devenus grands pourront prendre leur envol. Ils demeureront toutefois encore un certain temps auprès de leurs parents.

 

Migrer chez nous à l’automne

Le territoire du Québec est vaste du nord vers le sud. Lorsque la nourriture se fait rare et que les lemmings sont au creux de leur cycle, plusieurs harfangs qu’ils soient jeunes ou adultes descendront plus au sud de la province ou bien au nord des États-Unis afin de pouvoir se sustenter en se perchant là où la vue porte loin. Il n’y a pas de lemmings dans nos régions, mais il y a quantité de campagnols, de souris et de musaraignes. Que ces rongeurs circulent sur la neige ou dans des tunnels sous la surface, ils pourront devenir des proies faciles pour ces oiseaux chasseurs à l’ouïe fine et à la vue perçante.

 

Des oiseaux impressionnants

Certaines années, Saint-Barthélemy, Saint-Roch-de-l’Achigan, Mirabel et Lachute sont de bons endroits pour observer le Harfang des neiges de la fin de l’automne au début du printemps. Il faut des espaces découverts – qui pourraient être des terres agricoles – pour que le harfang s’installe pour chasser. Un poteau de clôture ou un arbre solitaire servira de perchoirs à cet oiseau impressionnant.

 

Face toute blanche et grands yeux jaunes

Regardons de plus près cet oiseau. Ce gros hibou, piqué de deux yeux jaunes, possède un plumage blanc marqué de taches brunâtres. Le nombre de taches varie en fonction du sexe et de l’âge du hibou. Les jeunes et les femelles ont davantage de rayures brunes sur leurs plumes tandis que certains mâles adultes n’en ont presque pas. Les femelles sont plus grosses que les mâles. La taille du harfang varie de 51 à 68 cm. La face du hibou est toujours blanche et le dessous des ailes, visible lorsque l’oiseau vole, est tout à fait blanc. Notez que le vol des hiboux et des chouettes est absolument silencieux. Les pauvres rongeurs n’entendent pas venir leurs prédateurs…

 

Des pattes recouvertes de plumes

Les pattes griffues du harfang sont recouvertes de plumes. L’oiseau est merveilleusement bien adapté aux températures polaires et aux vents glaciaux. Ce hibou, qui ne possède pas d’aigrettes apparentes, peut chasser aussi bien le jour que la nuit lorsqu’il se présente dans nos régions.

 

Notre oiseau emblème

Le Harfang des neiges a été choisi l’oiseau emblème du Québec en 1987. D’avoir permis à cet oiseau iconique d’obtenir un tel statut a aidé à le faire connaître, à le protéger et à conserver ses aires de nidification dans les zones arctiques.

 

Je vous souhaite d’apercevoir un Harfang des neiges lors de vos déplacements. Vous serez saisi par sa beauté et sa grâce qu’il soit perché ou en plein vol.

 

Autres espèces emblématiques du Québec

Le Bouleau jaune est devenu l’arbre emblème du Québec le 17 novembre 1993. Appelé communément merisier, il abonde dans la région des Laurentides.

L’Iris versicolore a été choisi comme fleur emblème du Québec le 5 novembre 1999. Lors des Floralies internationales de Montréal qui se tinrent en 1980, une sensibilisation était déjà amorcée afin de reconnaître cette espèce comme éventuel emblème floral du Québec. Néanmoins, il a fallu tout près de 20 ans avant que la motion ne soit acceptée par l’Assemblée nationale.

L’Amiral blanc était l’un des cinq insectes qui ont fait partie d’un vote populaire organisé par l’Insectarium de Montréal en 1997. Le vote a déclaré gagnant cette espèce de papillon (Lépidoptères) en 1998. Il a fallu attendre que ce choix soit entériné par l’Assemblée nationale le 26 mai 2021 pour que l’Amiral blanc devienne officiellement l’insecte emblème de notre province.