Le trouble-tête, journal des étudiants en journalisme et communications du Cégep de Saint-Jérôme, m’impressionne. Des textes de grande qualité présentent une image rassurante et positive des jeunes d’aujourd’hui. L’avenir du journalisme francophone est prometteur.
Dans le numéro Automne 2023 (60 pages), Raphaël Morissette affirme que « l’écriture journalistique traditionnelle est le propre de la publication ». Cela me rassure dans un monde qui me semble avoir « jeté le bébé avec l’eau du bain » comme le notait si souvent le regretté Jacques Grand’Maison.
Des articles pertinents
Dans son article Quand l’industrie musicale frenche l’anglais, Noami Chouinard affirme que « de promouvoir la chanson anglaise dans nos concours de chants, est une manière de se tirer une balle dans le pied ». Zachary Labelle nous informe sur les Irréductibles cajuns en revenant sur le triste événement de la déportation des Acadiens (1755 à 1763). Un rappel que la « louisianisation » nous guette avec la progression de l’anglais à Montréal.
Raphaël Morissette aborde le sujet délicat du viol collectif par des joueurs de hockey. « Pourquoi ce silence de la part des autorités, des policiers et des politiciens? », tandis que Zachary Labelle aborde un autre aspect du hockey en se questionnant « pourquoi le hockey au Québec est-il si peu encadré contrairement aux pays scandinaves? »
Des sujets d’intérêt
Maël Bacon surprend avec son texte sur l’importance des recherches en physique, à Montréal. Ernest Rutherford, physicien et chimiste néo-zélandais, avait préparé le terrain en découvrant les rayonnements alpha et bêta, ce qui lui valut le prix Nobel de chimie en 1908. Par la suite dans les années 1940, une équipe de chercheurs a construit « le premier réacteur nucléaire en dehors des États-Unis », le plus gros au monde. La blogueuse Cléophée Wellens nous explique le rôle important de la biodiversité dans la nature, ainsi que celui des abeilles qui demandent notre protection, car elles sont menacées de disparition causée par l’utilisation de pesticides par l’« agrobusiness ».
Le texte Pogné pour payer dénonce l’utilisation des subventions gouvernementales par la Commission scolaire English Montreal, pour qui « toutes les places disponibles (de stationnement) dans ses établissements sont gratuites. Ils nous rient au visage sans aucun scrupule ». Cette affirmation souligne le fait que le stationnement est gratuit pour les étudiants de Sherbrooke et pose la question pourquoi ceux de Saint-Jérôme doivent payer pour le même accommodement. Noami Chouinard aborde le délicat sujet de l’orientation scolaire dans Perdus dans un labyrinthe de choix professionnels. Que les « professionnels » de l’orientation scolaire, inconnus avant la Révolution tranquille, ont vu à quel point les choix de carrière d’aujourd’hui se sont complexifiés.
Expérience marquante
Lire ce journal étudiant me rappelle celui que je dirigeais au Collège de Valleyfield en 1967. Ces jeunes journalistes réaliseront un jour à quel point cette expérience les aura marqués.