• Accueil
  • >
  • Article
  • >
  • L’enthousiasme débordant du Chardonneret jaune

L’enthousiasme débordant du Chardonneret jaune

En 1717, le célèbre compositeur de musique Antonio Vivaldi quitta Venise, sa ville natale, pour aller travailler pour le comte Philipp von Hesse-Darmstadt dans la ville de Mantoue, en Lombardie.

Inspiration champêtre

Comme il séjourna trois ans dans cette contrée italienne, il fut inspiré par cette région champêtre là où la nature était omniprésente. Ce changement de décor lui permit de composer de la musique originale qui prit sa source dans les paysages qu’il côtoyait quotidiennement. Son œuvre maîtresse, Les Quatre Saisons, fut composée dans cet espace enchanteur. De plus, il écrivit plusieurs autres pièces musicales, dont le Concerto pour flûte surnommé Le Chardonneret (Il Cardellino). Cette musique nous laisse présager que Vivaldi était attentif à son environnement sonore. Elle reproduit des mélodies qu’aurait pu chanter le Chardonneret élégant, l’espèce d’oiseau qui vit dans les campagnes cultivées et les plantations d’Europe.

Chardonnerets d’ailleurs et d’ici

Le Chardonneret élégant ne faisant pas partie du paysage laurentien, nous pouvons tout de même observer à souhait son cousin, le Chardonneret jaune. Le mâle est très facilement reconnaissable par son plumage jaune vif et sa distinctive calotte noire. Les ailes et la queue sont noires et le bec est de couleur rose-orangé. La femelle est plutôt olivâtre sur le dos et le ventre est jaune en été.

Répertoire sonore

Le mâle émet un long gazouillis qui fait plaisir à entendre. On dirait que ce chant émet des ondes positives. Mâle comme femelle lancent un ti-ti-ti-diou lorsqu’ils sont en vol. Ce cri est accompagné d’un parcours que nous pourrions qualifier de sinusoïdal. Le Chardonneret jaune bondit donc avec grâce dans les airs et nous agrémente de son cri de vol tout en nous laissant découvrir ses couleurs voyantes. Le mâle possède aussi un complexe babillage qui lui a valu son surnom de « canari américain ».

Nicheur tardif

Le Chardonneret jaune niche plus tard que bien des espèces qui visitent notre région tous les ans. Il peut nicher de juillet à septembre. L’autre jour, j’ai vu quelques individus à même un érable planté en bordure du Carrefour du Nord, à Saint-Jérôme. Les espaces aménagés par l’humain peuvent servir de refuge à cet oiseau. Le nid, une belle coupe ronde, est installé à la fourche d’une branche d’arbre.

Un oiseau granivore

Le Chardonneret jaune est muni d’un petit bec de forme conique. Cet outil lui sert à décortiquer les graines de diverses plantes. Son nom l’indique bien, il préfère les graines de chardon à toutes les autres. Pour les protéines qu’ils contiennent, les insectes font aussi partie de leur régime alimentaire.

Dans notre région, grâce aux postes d’alimentation que nous pouvons installer près de la maison, le Chardonneret jaune peut être observé toute l’année. En été, vous pourriez suspendre un silo à chardon, qui est doté de minuscules ouvertures. Le chardonneret, tout comme le Tarin des pins, viendra alors s’y sustenter.

Mue automnale

Avec la diminution de la durée d’ensoleillement à l’automne, les chardonnerets revêtiront leur plumage plus neutre, et ce, jusqu’au petit printemps. C’est habillés ainsi que nous les observerons à nos mangeoires en hiver. Leur babillage sera bien moins élaboré que durant la saison estivale, mais leur visite nous permettra de nous sentir bien, de nous sentir davantage aériens.

Meilleur remède

S’ils n’apparaissent pas de sitôt chez vous, je vous recommande d’écouter le Concerto en ré majeur pour flûte et orchestre Il Cardellino d’Antonio Vivaldi. Pour continuer à répandre des ondes positives autour de vous, il n’y a pas de meilleur remède!