C’est le 1er mars que la comédie Moi… et l’autre fut présentée au Théâtre Gilles-Vigneault. Pièce où plusieurs acteurs gravitent autour de Dodo et Denise, ces populaires copines issues du célèbre feuilleton des années 60. Durant cette soirée, le grand intérêt des spectateurs fut démontré par la salle bien remplie jusqu’à la mezzanine.
Ces personnages revivent grâce aux Productions Martin Leclerc, dans une merveilleuse distribution composée de Juliette Gosselin (Dodo), Alexa-Jeanne Dubé (Denise), Roger Léger (M. Lavigueur), Sandrine Bisson (Mrs Clarks), Marc St-Martin (Gustave Landreville), David Corriveau (Hébert Léotard) ainsi que Milène Leclerc (Johanne Hébert). Avec cette création, l’autrice Kim Lévesque-Lizotte signe sa première pièce de théâtre. Elle y fait revivre les personnages de Dodo et Denise à travers différentes saynètes, sans faire une copie conforme de la mouture originale. La mise en scène de Charles Dauphinais nous confirme que plus de 50 ans plus tard, cette série a su marquer la télévision québécoise.
D’hier à aujourd’hui
Le téléroman Moi… et l’autre a ravi les téléspectateurs de 1966 à 1971, de même que la suite qui fut présentée de 1995 à 1997. Tout comme dans l’histoire originale, on retrouve les deux amies Denise Létourneau et Dominique André qui sont colocataires dans un immeuble à Montréal. Elles vivront différentes péripéties et souvent elles seront instaurées par Denise. Cette dernière entraîne Dodo dans ses histoires qui ne sont pas toujours à l’avantage de la petite brunette. Avant le lever du rideau, c’est le personnage du concierge Gustave qui vient s’adresser au public. Comme l’histoire se déroule à l’aube de l’Expo 67, il mentionne avoir bien hâte de visiter cette grande exposition. Durant plusieurs minutes, il nous fait part de ses questionnements sur différents sujets. Comme le prix de l’essence à environ neuf cents le litre, ce qui fait réagir la salle face à la réalité d’aujourd’hui.
Dodo et Denise parmi les autres
Alors que l’Expo 67 est le sujet de l’heure, l’inséparable duo féminin échange ses impressions concernant leur dernière conquête et discute, afin de savoir qui de Dodo ou Denise participera au concours de chant organisé par une grande vedette française. Le gérant de l’immeuble, M. Lavigueur est très strict avec son concierge Gustave, afin que son travail soit bien fait. Ce pauvre Gustave qui veut toujours rendre service est parfois un peu naïf, particulièrement avec les deux demoiselles. M. Lavigueur est d’autant plus nerveux quand il apprend que Mrs Clarks, la nouvelle propriétaire de l’édifice sera la voisine de Dodo et Denise.
Ces dernières qui ont parfois des mœurs légères devront modifier leur mode de vie et leurs vêtements. Car Mrs Clarks qui est une bourgeoise très conformiste trouve inconvenantes les mini-jupes, les sorties tardives et la vie de cabaret. L’émoi est d’un haut niveau chez les deux amies quand elles apprennent que le chanteur Hébert Léotard logera dans leur immeuble et qu’il est l’organisateur du fameux concours. Qui entre Denise ou Dodo ira le rejoindre dans son penthouse afin d’influencer sa décision, pour gagner le premier prix? C’est au bar-salon tenu par leur amie Johanne que les auditions ont lieu. Différentes personnes peuvent s’y produire, tout comme cette révolutionnaire, un deuxième personnage campé par Sandrine Bisson. Elle vient y défendre ses convictions et faire notamment un clin d’œil au monologue Les unions qu’ossa donne? d’Yvon Deschamps.
Une soirée bien remplie
Avec tous ces talents réunis sur la même scène, l’ennui n’était pas au rendez-vous! La musique originale de Moi et… l’autre, la légendaire répartie de Denise, les incroyables « steppettes » (petits pas de danse) de Dodo et le jeu incroyable de tous les acteurs aura charmé les nostalgiques de la populaire télésérie. Les décors des différents tableaux scéniques, ainsi que les costumes qui nous ramènent plus de 50 ans en arrière, auront également contribué à rendre le tout très crédible. On a même pu voir des extraits vidéos du genre « vox pop » où l’opinion des gens était sollicitée face à la place des femmes dans le monde. Chose certaine, ces réponses d’une autre époque n’étaient pas au goût du jour!
En guise de conclusion
Vers la finale les comédiens entonnent Les yeux verts une chanson adaptée pour la pièce que le personnage, Hébert Léotard, s’est plu à nous offrir à plusieurs reprises lors de cette représentation. Dodo et Denise saluent les gens en les invitant à chanter C’est le début d’un temps nouveau, popularisé par Renée Claude en 1970, où un changement social était en force. Les applaudissements qui suivent témoignent de l’appréciation de l’auditoire envers l’ensemble des artistes pour leur superbe interprétation.
Pour infos : theatregilles-vigneault.com