Quand Pierre Lapointe vient déjouer l’ennui

Le 25 septembre Pierre Lapointe était de passage au Théâtre Gilles-Vigneault afin de présenter son dernier spectacle Pour déjouer l’ennui. Lors de cette soirée, cet artiste nous offre ses plus récentes chansons avec une incursion vers d’autres succès associés à cet auteur compositeur et interprète bien reconnu.

 

Un spectacle sobre et riche

Lorsque Pierre Lapointe apparaît sur la scène, des applaudissements l’accueillent afin de lui signifier que sa venue était très attendue. Son costume noir et sa chemise blanche nous indiquent que la soirée sera empreinte de la richesse des textes et des interprétations de cet artiste si singulier. Devant les rideaux qui restent fermés, il nous dit être très heureux de reprendre la tournée depuis deux semaines et nous interprète Pour déjouer l’ennui tirée de l’album du même nom paru en 2019 suivi de L’amour bohème. Quand les rideaux s’ouvrent, ses quatre musiciens apparaissent sur un fond de décor lambrissé de dorure. Le chanteur poursuit avec Tatouage où sa voix douce et mélancolique s’accorde bien avec ces belles paroles. Avec Dis-moi je ne sais pas et son rythme plus entraînant, il exécute quelques pas de danse.

 

Pierre aime présenter ses musiciens dès le début du spectacle : Philippe Brault, José Major, Joseph Marchand et Félix Dyotte. Il souligne la fête de Joseph Marchand et le public encouragé par Pierre, se joint à sa voix pour lui chanter un joyeux anniversaire, suivi d’un gâteau qui lui est apporté sur la scène. Une belle chimie existe entre Pierre et le quatuor à plusieurs reprises il les intègre avec ses échanges avec l’auditoire. L’humour était aussi présent puisqu’un fait cocasse est survenu lorsque l’artiste a voulu nous offrir Au 27-100 rue des partances publié en 2006 sur son troisième album. Lorsqu’il débute cette chanson, il a un trou de mémoire aux tournures d’une phrase, et ce à deux reprises, alors il demande l’aide des spectateurs qui la fredonnent pour lui et il peut ainsi la terminer. Son esprit vif lui fait rétorquer « En fait je voulais vérifier si vous la saviez ». Personne ne le croit, mais tout le monde lui pardonne et rit de sa boutade.

 

Une personnalité authentique

Tout le long du spectacle les œuvres du chanteur sont transmises avec toute la justesse artistique qui lui est propre. Avec Les lignes de ma main tirée de l’album Sentiments humains produit en 2009, ses paroles s’inscrivent dans une sublime recherche des mots. Plusieurs autres belles compositions ont été offertes durant le spectacle. Il nous raconte une des co-écritures avec Daniel Bélanger qui a composé la musique sur la douce mélodie de Une lettre parue en 2017 avec l’album La science du cœur. Avec Chansons hivernales, le onzième album de l’artiste paru à l’automne 2020, il interprète Maman, Papa qui, par la beauté et la compréhension des mots, saura en toucher plus d’un. Pierre qui fait carrière depuis 20 ans s’envolera pour Paris, la Ville Lumière où il se produira à l’Olympia au printemps prochain.

 

Rassemblés en finale

Avant de terminer, Pierre chante Deux par deux rassemblés, réalisée en 2006 et dont les paroles sont encore très pertinentes aujourd’hui. Il nous encourage à continuer d’aller voir les arts vivants, car en ces temps particuliers les artisans ont besoin de notre appui. Pierre Lapointe se plaît à dire qu’il fait des chansons tristes, mais en fait on pourrait dire que cela nous berce de tendres moments, teintés de mélancolie et parsemés d’amour et de questionnements. La chanson française trouve un ambassadeur en lui, car ce dernier lui rend hommage par ses mots parfois sans détours, mais toujours authentiques. Une ovation de plusieurs minutes est offerte au chanteur et à ses musiciens afin de prouver que ce soir l’ennui fut bien déjoué!

 

Pour infos : www.theatregillesvigneault.com

Crédit photo : John Londono