Dans son plus récent livre, Reflets laurentiens. Chroniques sur la faune et la flore, Jean-Pierre Fabien, auteur, poète et journaliste, nous offre plus de 99 des 300 chroniques parues dans le journal communautaire Le Sentier de Saint-Hippolyte depuis 1989.

 

Jean-Pierre est, dans le sens du 18e siècle, un naturaliste. Il décrit passionnément la nature qui nous entoure et reproduit ses observations qu’il a glanées dans plusieurs régions du Québec et du Canada et au cours de voyages en Floride, au Portugal ou en Argentine pour n’en nommer que quelques-uns. Ce recueil est le troisième de Jean-Pierre, il a publié À fleur de terre en 2021 et Je pars découvrir en 2022. Ne soyez pas surpris si la préface est écrite par Monique Pariseau, chroniqueuse comme lui au journal Le Sentier, autrice du roman Jeanne Barret. Première femme ayant accompli, au XVIIIsiècle, le tour du monde déguisée en homme en tant que botaniste, accompagnant le naturaliste de l’expédition Philibert Commerson.

 

Le latin, vocabulaire de la nature

Dans Reflets laurentiens, il nous offre ses chroniques en utilisant les noms latins appropriés de ses sujets. Pour plusieurs d’entre nous, le dictionnaire devient un compagnon très utile. D’améliorer son vocabulaire « naturel » demande parfois un effort supplémentaire. Les sujets ne sont pas en manque : fleurs, arbres, champignons, oiseaux, insectes et animaux, plusieurs représentés par les illustrations de l’artiste Diane Couët. Outre les noms latins, il mentionne également Mnémosyne, déesse grecque de la mémoire, fille d’Ouranos, le Ciel, et de Gaia, la Terre. Elle nous rappelle que nous devons agir avant qu’il soit trop tard.

 

Pollution et protection du territoire

Influencé par une lignée de scientifiques québécois, tel le frère Marie-Victorin et par des écologistes tels Henry David Thoreau et Rachel Carson, il nous offre ce livre très enrichissant qui décrit le terrain qui nous entoure. Il nous parle aussi de conservation, d’écologie et de protection du territoire — sur terre, dans l’air ou dans l’eau — et des habitants qui y vivent. Nous pourrions lui faire remarquer qu’il n’effleure que trop rapidement, les énormes problèmes qui affectent les sujets de ses observations : la pollution lumineuse, la surutilisation des engrais chimiques, l’introduction d’espèces envahissantes comme la carpe asiatique, la perte des habitats causée par le développement immobilier, la perte des milieux humides, les cyanobactéries, la pollution par les « fausses sceptiques1 » non conformes sur les bords des lacs, etc.

 

Poussière temporelle

Notre vision ne doit pas être à court terme « car la planète fonctionne différemment. Les cycles biologiques et géologiques qui régissent la planète ne se mesurent pas en semaines ni en années. Notre vie humaine n’étant que poussière temporelle, ne serait-ce pas tout indiqué de prévoir à long terme, d’agir en fonction de ceux et celles qui nous suivront?»

 

  1. 1. On comprendra ici de « fosses septiques » qui se font croire qu’elles sont conformes.