Monique Rouleau-Pariseau, notre journaliste de la chronique Il était une fois, a participé au Gala Ambassadeurs de rivières 2017 qui avait lieu à l’Espace La Fontaine  à Montréal. Cette soirée animée par Nancy R. Lange, célébrait l’implication de plusieurs artistes pour la sauvegarde de nos cours d’eau.

Lors de cet événement, plusieurs écrivains, poètes d’un peu partout au Québec, étaient présents afin de lire leur texte relié à une des rivières retenues par l’équipe responsable. Certains d’entre eux ont choisi la musique, le chant, le film ou l’exposition reliée aux porteurs d’eau afin d’exprimer leur attachement, leur inquiétude pour cet élément de notre nature. Chaque cours d’eau avait droit à la voix de plusieurs artistes qui, avec un grand respect, nous parlaient à leur façon, de la beauté, de la menace et de la fragilité de cette richesse naturelle.

Plusieurs ont relaté des bouts d’histoire qui se sont déroulés le long des rives. Ils nous ont aussi appris  leurs noms amérindiens et leur traduction ainsi que  le développement des villages et des villes qui se sont installées aux endroits stratégiques des méandres

 

Monique Rouleau-Pariseau a lu son texte avec émotion, décrivant la rivière du Nord de sa naissance jusqu’à aujourd’hui. Ses mots sous forme de poésie, exprimaient toute la splendeur de cette rivière qui nous guette ici et là sur nos routes laurentiennes, nos parcs, nos ponts.

Voici comment notre journaliste  a peint avec émotion et sensibilité notre « immense petite rivière du Nord ».

L’immense petite rivière du Nord

L’avancée des glaces, il y a plus de 10 mille ans a formé notre paysage dans toute sa grandeur et sa beauté. Elle y a creusé montagnes, lacs, rivières et fleuves. Naissant comme un enfant du  ventre du lac Brûlé, la rivière du Nord est l’épine dorsale de nos Laurentides. Pour le curé Labelle, elle en fut le cœur, un cœur chargé d’un espoir : celui de la colonisation des pays-d’en-haut!

Si elle traverse les plus vieilles montagnes du monde, elle se fait timide dans sa longueur d’à peine 137 kilomètres, mais dans ce court  parcours, elle se permet toutes les formes d’émotions : fougueuse comme chute en démence, calme comme une nuit sans vent, émouvante comme visage ridé par le temps. Elle devient aussi amoureuse et tendre lorsqu’elle se profile entre des  rochers, cachotière lorsqu’elle s’attarde dans un recoin rocailleux. Elle se plait à disparaître sous la multitude d’arbres qui la bordent comme des vigies trop attachés à sa présence. Elle se transforme sans arrêt, multiplie ses visages, ses chants qui deviennent parfois une chorale aux multiples voies.

Elle fut le bonheur des premiers colons du Nord qui s’attachèrent à  bâtir maisons, villages tout le long de son parcours. Elle enchante encore toutes nos saisons, accueille nos  oiseaux et ceux de passage, alors que des poissons y vivent ou y survivent malgré la pollution qui ne cesse de la menacer. Elle coulait, coule encore avec douceur, avec vigueur s’en allant se jeter dans la rivière des Outaouais, ses eaux s’y mêlant pour rejoindre fleuve et océan. La rivière du Nord est un joyau que les Laurentides doivent préserver parce qu’elle se doit d’être de toute éternité et qu’elle est l’âme de notre région.

Pour en savoir plus sur La Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, vous pouvez vous rendre sur le site www.eausecours.org